24 juin 2011

Témoignage d’un festivalier

"Les types qui ont fondé Therion (et qui sont toujours dedans) sont les mêmes qui ont fondé il y a 20 ans probablement l’un des plus grands ordres de magie draconique existant à l’heure actuelle : l’ordre du dragon rouge.

Dimanche soir, au Hellfest, j’ignorais tout cela lorsque leur concert a commencé.

Au début je n’ai rien vu venir. Le premier titre était une prestation tout à fait agréable de metal sur fond d’opéra baroque. Puis au cours du deuxième morceau j’ai commencé à me sentir très mal à l’aise. Des sensations que je n’avais pas connues depuis plusieurs années ont commencé à se manifester en moi. Je me suis dit : merde, qu’est-ce qu’ils sont en train de faire, là ? Puis j’ai fait savoir à Marie, qui m’accompagnait que cette musique me mettait particulièrement mal à l’aise. C’est là qu’elle m’a dit que, d’après son copain, le groupe serait dans un certain ordre occulte appelé Dragon rouge, dont je n’avais jamais entendu parler.

Les morceaux se sont enchainés et de manière invisible, sans qu’on ne puisse rien déceler de particulier dans les gestes, les paroles ou la mise en scène, j’ai commencé à ressentir des  « forces » concentrées autour de la scène, qui n’avaient rien de normales. En tout cas, suffisamment anormales pour que ça me bouscule à l’intérieur et que ça réveille en moi des sensibilités endormies depuis longtemps. Anormales dans la vie de tous les jours, mais parfaitement reconnaissables dans la magie…

Pendant un morceau, je me souviens très clairement que l’un des chanteurs s’est assis sur le devant de la scène. Je ne comprenais pas ce qu’il chantait et ne voyait pas bien ce qu’il faisait, mais je peux dire avec certitude qu’on était à la pointe du rituel. Si je devais comparer (avec toutes les réserves qui s’imposent) avec la célébration du mystère eucharistique, on pourrait dire que cela correspondait, dans l’ordre du déroulement, à la phase de transsubstantiation pendant la messe. J’étais littéralement pétrifié, je ne pouvais plus regarder, je baissais la tête en espérant qu’elle rentre dans mes épaules."